Rubrique à brac
Questions Fréquemment Posées
Pourquoi Brens et Rieucros sont-ils des
camps oubliés ?
"Du premier au plus méconnu des camps
de concentration français" Texte écrit par Rémi
Demonsant, envoyé au Centre CUlturel d'Albi, en guise d'introduction
aux manifestations de novembre 2000, à l'Athanor
Malgré le regard plus lucide porté depuis
la dernière décennie (cf. les affaires Bousquet, Touvier,
Papon) sur les complicités actives du régime de Vichy avec
le régime hitlérien, perdure encore aujourd'hui, dans l'opinion
publique française, une certaine amnésie à l'endroit
des crimes de Vichy et en particulier de ses camps de concentration. Qui,
même dans le Tarn, se souvient encore des camps de Brens et de St
Sulpice ? Et pourtant près de 6000 êtres humains y furent
arbitrairement internés pendant la 2° guerre mondiale.
Rieucros - Brens : on peut considérer qu'il s'agit en fait du même
camp qui a été transféré en février
1942 - à cause de difficultés d'alimentation en eau - de
Rieucros, un lieu-dit de la commune de Mende, à Brens, près
de Gaillac. Rieucros et Brens ont été, l'un après
l'autre, le seul camp spécifiquement de femmes de la zone dite
libre. Dans les deux lieux, de nombreux jeunes enfants (ainsi le jeune
Michel del Castillo) ont été internés avec leur mère.
Comme pour les autres camps français, l'internement ne faisait
nullement suite à une décision judiciaire mais à
une décision administrative forcément arbitraire du Préfet.
Rieucros a le triste privilège d'avoir été le premier
camp de concentration ouvert en France. Sa création remonte, bien
avant l'instauration du régime de Vichy, à janvier 1939,
et incombe au gouvernement Daladier. Il est destiné aux étrangers
qualifiés de "suspects du point de vue national", "indésirables"
en France et tenus pour responsables de la crise économique qui
secoue la France depuis les années 30. On interna ainsi à
Rieucros des combattants républicains de la guerre d'Espagne, des
étrangers engagés dans les Brigades Internationales et des
allemands antinazis jusqu'en octobre 1939. A cette date, les hommes furent
transférés au camp du Vernet (Ariège). Il ne restait
plus à Rieucros que de jeunes femmes espagnoles qui furent rapidement
rejointes par des femmes transférées de la Petite Roquette,
en majorité des émigrées allemandes qui avaient été
raflées à Paris, dès la déclaration de la
guerre. Au cours de l'hiver, les effectifs augmentèrent. Le camp
fut peuplé de vingt-cinq nationalités différentes
parmi lesquelles les françaises "politiquement suspectes"
furent de plus en plus nombreuses à partir de l'armistice et de
l'installation du régime de Vichy.
Le 14 février 1942, 320 femmes et 26 enfants sont transférés
au camp de concentration de Brens qui avait préalablement servi
de centre d'hébergement pour des juifs étrangers - majoritairement
polonais - réfugiés à Toulouse et qui vient d'être
aménagé, c'est-à-dire clôturé de barbelés
sur trois mètres de hauteur. Par-delà la perte de leur liberté
et l'incertitude totale dans laquelle ils se trouvaient quant à
la durée de leur internement, ces femmes et ces enfants ont énormément
souffert à Brens - comme à Rieucros - de la faim et du froid.
Au fur et à mesure où l'on avançait dans la guerre,
la soupe devenait de plus en plus claire. Un interné juif allemand,
qui avait été détenu à Dachau avant d'être
interné dans un camp français, a même pu écrire
: "Entre Dachau et ici [Gurs, Pyrénées-Atlantiques]
les différences sont sensibles. Ici, on ne vous frappe pas; mais
là-bas, on était mieux logé et nourri." (cité
par Anne Grynberg, dans "Les camps de la honte", La Découverte,
Paris, 1991).
D'aucuns ont contesté, aux camps de Rieucros et de Brens, l'appellation
de camp de concentration. Sans doute s'opère-t-il, dans leur esprit,
une confusion entre camp de concentration et camp d'extermination. En
tout état de cause, l'expression "camp de concentration"
figure dans les circulaires du Ministère de l'Intérieur
signées par Albert Sarraut (par exemple, celle du 11/11/39). Sous
Vichy, le terme sera maintenu et confirmé. Par ailleurs, il ne
faut pas oublier que plus d'une centaine de femmes juives, en majorité
des polonaises mais aussi des allemandes et des autrichiennes, furent
déportées du camp de concentration des Brens au camp d'extermination
d'Auschwitz. On voit par là que le camp de Brens, qui a été
pour ces malheureuses l'antichambre de la mort, a participé au
même système d'anéantissement - la Shoah - que les
camps d'extermination nazis.
Malgré ce drame, le camp de Brens reste le plus oublié,
le plus méconnu des camps français. Par-delà l'amnésie
de la population locale qui a sans doute mauvaise conscience de n'avoir
rien tenté - exception faite de rares initiatives individuelles
- pour aider les internées, le camp de Brens semble oublié
de tous. Oublié même des historiens, spécialistes
des camps, qui ont pu réaliser, en 1990 à Toulouse, une
exposition, au demeurant très intéressante, sur "Les
camps d'internement du Midi de la France (1939-1944)" sans mentionner
Brens. Le nom même de Brens avait été oublié
par la famille d'une internée et par une internée elle-même.
Sortir ce camp de l'oubli est le premier objectif que s'est fixé
"l'association pour perpétuer le souvenir des internées
des camps de Brens et de Rieucros" qui s'est créée
autour de M Charles Couchet en 1991 et s'est développée
autour de Mme Angelita Bettini, ancienne internée des camps du
Récébédou (Haute-Garonne), de Rieucros, de Brens
et de Gurs, à partir de la conférence-débat donnée
par Mme Rolande Trempé en octobre 1998, lors du salon du livre
de Gaillac. L'établissement du camp sur un terrain privé
est encore un facteur qui a contribué à son oubli en interdisant
jusqu'à présent la réalisation de notre objectif
prioritaire : la création, à l'emplacement du camp, d'un
"Lieu de Mémoire".
Perdu de vue
Reprendre contact avec des internées ou la famille
d'internées des camps
Si vous souhaitez, tout comme cela s'est passé
pour Nuria, retrouver des compagnes ou
des compagnons de captivité, mieux connaître la vie de vos
aînés internés, ou simplement poser des questions
quant à l'éventualité d'un ami ou parent ayant séjourné
dans l'un des camps, rien de moins facile...
Veuillez prendre contact avec l'une des
personnes dont les coordonnées sont fournies dans ce site.

Articles de presse
La Dépêche du Midi
Un travail de mémoire permanent
(17/3/01)
Une assemblée générale de l'Association
pour Perpétuer le Souvenir des Internées des Camps de Brens
et de Rieucros n'est décidément pas une A.G. comme les autres.
Si elle est, bien sûr, l'occasion de dresser les bilans, son ton,
à l'image de sa présidente Angelita Bettini, doux et saisissant
à la fois, allié à la présence de Charles
Pistre, le maire de Gaillac, en font décidément un moment
à part.
Une année bien remplie. Tous les projets
prévus pour l'année 2000 ont vu le jour, avec un point culminant
au mois de novembre 2000. L'association a été mise sur le
devant de la scène, à l'Athanor, apportant un éclairage
sur notre passé, le rôle joué par chacun. Projections
de films, conférences-débats, signatures de livres, rien
n'a été oublié.
Cependant, comme le souligne la présidente, "l'assocation,
ce n'est pas un devoir de mémoire, c'est un besoin de savoir".
C'est la raison pour laquelle elle ne manque pas d'accepter les invitations
que les jeunes, et plus particulièrement les établissements
scolaires, lui adressent.
C'est ainsi qu'elle a récemment pu apprécier l'intérêt
et la curiosité manifestés par les deux classes de Bel-Aspect
avec lesquelles elle s'est entretenue. Intérêt que deux universitaires
ont par ailleurs confirmé, cette année, en choisissant les
camps de Brens et de Rieucros comme sujet de mémoire pour leur
maîtrise.
Quant à l'année 2001, le programme annoncé par Rémi
Demonsant laisse à penser qu'elle sera, elle aussi, bien remplie
!
Ces activités ne représentant cependant qu'une partie du
rôle que l'association s'est fixé. L'assemblée générale
est donc également l'occasion, pour Michel de Chanterac, de dresser
un bilan moral afin de commémorer la mémoire sans s'y perdre,
de rester vigilants, de dénoncer l'histoire qui se reproduit aujourd'hui
à nos portes.
C'est parce que l'histoire est d'actualité que l'association a
demandé au Conseil Général du Tarn de doter chaque
collège du département du livre de l'historienne allemande
Mechtild Gilzmer et de la cassette du film de Rolande Trempé. Une
initiative utile et salutaire, à n'en pas douter.
La Libération
Août : mois du souvenir
(10/9/99)
Dans le cadre de la commémoration
du 55° anniversaire de la libération de Gaillac et des environs,
une cérémonie, organisée par l'Amicale des Anciens
Résistants du groupe Vendôme, soutenue par l'Association
pour Perpétuer le Souvenir des Internées des Camps de Brens
et de Rieucros, s'est déroulée à la stèle
du camp de Brens. Rappelons les événements : si la libération
définitive de Gaillac s'est réalisée le 22 août
1944, la première grande rafle antijuive s'était déroulée
le 26 août 1942. Trente-et-une réfugiées, allemandes
et polonaises, qui avaient obtenu de la III° République l'asile
politique, ont été livrées aux autorités nazies.
Elles avaient eu les seuls "torts" d'être juive et antifasciste.
Elles furent transférées au camp de St Sulpice et, de là,
au camp d'extermination d'Auschwitz "d'où elles ne sont jamais
revenues".
La cérémonie a été suivie par un public nombreux.
L'aasociation (camp de Brens) a contribué, cette année,
à sortir le camp de Brens de l'oubli par le travail de recherche
effectué et les différentes manifestations qu'elle a organisées.
Mme Mège, s'exprimant au nom du groupe Vendôme, a rappelé
la solidarité entre résistants, déportés et
internés et souligné que les idéaux de la Résistance
devaient rester intacts dans le coeur des hommes. Devant la montée
de certaines violences et le danger des idées racistes, elle a
rappelé les hommes de bonne volonté à la vigilance.
L'historienne Rolande Trempé a salué la mémoire de
Dora Schaul, décédée le 8 août dernier et qui
était la vice-présidente de l'Association. Allemande antifascisite,
juive, réfugiée en France bien avant la Guerre, internée
au camp de Rieucros près de Mende dès 1939, elle est transférée
au camp de Brens le 14 février 1942. Cinq mois plus tard (14 juillet),
elle s'en évade et rejoint la Résistance Française
à Lyon. Elle a l'immense courage de se faire employer sous le pseudonyme
"Renée Fabre" par les services postaux de la Wermacht.
Mettant à profit sa connaissance de la langue allemande, elle fiche
les agents de la Gestapo lyonnaise. C'est elle qui fera connaître
à Londres l'existence de Klaus Barbie et l'organigramme de ce sinistre
service.
Les visiteurs de l'exposition ont pu la retrouver avec d'autres allemands
antifascistes : Karl, chef du maquis international de Grésigne
et Josef Wagner, mis au secret à la prison de Castres par Vichy
avant d'être livré à la Gestapo en vertu de l'ignomineux
article 19 de la convention d'Armistice.
Michel Terral, maire de Brens, a rappelé le désir du conseil
municipal de créer un "Lieu de Mémoire" pour que
les souffrances des internés ne soient pas oubliées. Mme
Angelita Bettini, présidente de l'association, qui fût internée
à 17 ans, était présente. Elle fait partie du groupe
désormais peu nombreux des survivantes de ce malheur. Elle nous
a dit combien elle était touchée par la présence
de nouveaux amis qui veulent que la mémoire des faits ne soit pas
prescrite. Enfin, le jeune Emmanuel Demonsant a ému l'assistance
devant la stèle fleurie en chantant sans accompagnement "Nuit
et Brouillard" de Jean Ferrat et témoignait, au côté
d'autres jeunes, que la génération d'aujourd'hui était
consciente "qu'oublier le passé, c'est se condamner à
le revivre".
Août : mois du souvenir
(début septembre 2000)
Le dimanche 20/8, a eu lieu la commémoration
de la Libération de Gaillac. Comme chaque année, s'est déroulée
une cérémonie à la stèle du camp de Brens,
perpétuant la solidarité entre résistants, internés
et déportés unis par les idéaux de la Résistance,
célébrant dans la même journée le souvenir
de la libération de Gaillac (17 et 22/8/44) et celui de la première
grande rafle antijuive (26/8/42) au cours de laquelle 31 réfugiées,
allemandes et polonaises, furent transférées au camp de
St Sulpice (et de là, au camp d'Auschwitz d'où elles ne
sont jamais revenues).
Michel de Chanterac explique que "c'est la première fois que
l'Association pour Perpétuer le Souvenir des Internées des
Camps de Brens et de Rieucros anime cette cérémonie",
mais il rend un vif "hommage à celles et à ceux qui,
pendant de longues années, ont su maintenir la mémoire de
ce qui s'est passé ici pendant la guerre, alors que l'opinion souhaitait
majoritairement tourner la page de cette période de notre histoire"
(il évoque l'Amicale des Anciennes Internées de la Résistance
des Camps de Rieucros et de Brens, animée par Fernande Valignat
et Odette Capion, les fondateurs en 1991 de notre association, Charles
Couchet et Christian Bardou, l'Amicale des Anciens Résistants du
Groupe Vendôme avec Robert et Renée Mège).
Il poursuit en soulignant le fait qu' "un contexte nouveau a vu
le jour : les affaires Bousquet, Touvier, Papon ont révélé
la nature du régime de Vichy et ses complicités avec le
nazisme. L'opinion passe peu à peu de l'amnésie à
la volonté de comprendre ce qui s'est passé". Cependant,
"les forces de la xénophobie, de l'intolérance, du
révisionnisme historique, de la préférence nationale
- ces mêmes forces qui faisaient le substrat du vychisme - se sont
développées dans notre pays". Il lance un appel à
la vigilance "Ne pas faire connaître, gommer, banaliser
l'abominable singularité de cette période, c'est ouvrir
la voie à toutes les dérives. Le devoir de mémoire,
loin d'être un retour narcissique sur le passé, doit éclairer
le combat pour la dignité humaine qui est toujours d'actualité
dans notre société dominée par un nouveau maître
: l'argent".
Une minute de silence est observée
par l'assistance "pour les 1150 détenues qui ont été
internées ici, pour les antifascistes allemandes, italiennes et
espagnoles livrées tous les mois par l'administration de ce camp
aux autorités nazies, mussoliniennes, franquistes". Cette
minute de silence est suivie de la lecture d'un extrait de poème
intitulé "ce coeur qui haïssait la guerre" de Robert
Desnos, choisi et lu par Philippe Delsau-Franjac :
"Car ces coeurs qui haïssaient la guerre,
Battaient pour la liberté
Au rythme même des saisons et des marées
Du jour et de la nuit
Ce coeur qui hait la guerre
Voilà qu'il bat pour le combat et la bataille."
Fortes paroles en parfaite harmonie avec
l'état d'esprit des internées antifascistes, en particulier
allemandes qui avaient fait confiance à la France des Droits de
l'Homme de 1789, et dont Angelita Bettini soulignait, dans son intervention,
le rôle trop souvent méconnu. Notre présidente évoquait
précisément un article du journal "Libération"
(17/7/00) de Michel Cullin, secrétaire-général adjoint
de l'office franco-allemand pour la jeunesse : "aux côtés
de celles contraintes à rester derrière les barbelés,
celles (et ceux) qui rejoignirent les maquis ou les réseaux français
restent encore aujourd'hui en partie des inconnus. Dora Schaul, la grande
dame du Travail Allemand (TA), ce précieux travail d'information
sur la Wehrmacht et démoralisation de ses soldats, s'est éteinte
l'été dernier à Berlin, oubliée et sans reconnaissance
officielle de la France".
Après Dora, évadée du camp de Brens le 14/7/42 et
héroïque dans son "travail" à Lyon, Angelita
évoqua une autre compagne de captivité, exemplaire elle
aussi : Michèle Domenech à qui, le 20 mai dernier, le ministre
Jean-Claude Gayssot a remis, lors d'une émouvante cérémonie
à Béziers, la Légion d'Honneur. Et elle montra aussi
qu'à Mende, on n'oublie pas les camps, on n'oublie pas Rieucros
: une cérémonie y était organisée le 16/7
où elle a retrouvé, 58 ans après, son amie de jeunesse
et compagne d'infortune, Arlette Baena (en 42, Angelita et Arlette avaient
19 et 20 ans). Ces retrouvailles extraordinaires ont fait l'objet d'une
page entière dans le journal "La Lozère Nouvelle"!
Puis plusieurs gerbes étaient déposées. Le rassemblement
reste un succès grâce au soutien des différentes organisations
de la Résistance et des Anciens Combattants (dont la FNACA), du
Souvenir Français, de la Croix-Rouge, grâce à la présence
aussi de nombreux élus de Gaillac, Brens, Rivières, etc...
l'aide des autorités (gendarmerie).
Mémoire et avenir
(2001 - n° 2834)
Gaillac a reçu, à l'initaitive
de l'Association pour Perpétuer le Souvenir des Internées
des Camps de Brens et de Rieucros, la visite exceptionnelle en octobre,
de 2 hôtes remarquables : Mechtild Gilzmer, historienne allemande,
et Léo Gerhard, résistant allemand contre le nazisme en
France. Ces 2 berlinois sont venus témoigner et dialoguer avec
les lycéens : il fut question du passé mais aussi du présent
et de l'avenir. Mechtild Gilzmer a été une des premières
à s'intéresser, dans une étude approfondie et rigoureuse,
au camp de Brens, à sa place, son rôle dans l'univers carcéral
et concentrationnaire de Vichy et des nazis. Avec clarté et vigueur,
elle a rappelé comment, par une logique implacable, ce camp de
femmes, de simple camp de rétention, est devenu une antichambre
des camps de la mort. Ces événements de triste mémoire
pour la région, ont rappelé à tous que la vigilance,
l'esprit critique, la lucidité, doivent être de tous les
instants, de toutes les périodes, de tous les pays. Combien de
gaillacois ont eu conscience de la gravité de la situation de ces
femmes au moment des faits ?
Mais le moment le plus fort de cette visite fut, sans conteste, le témoignage
de Léo Gerhard, dont la vie colle à l'histoire de façon
dramatique. Dans un récit simple, empreint d'une grande modestie,
il a retracé le drame que fut le nazisme, d'abord pour sa famille,
avant de l'être pour des millions de personnes. Son père,
avocat international, eut le "malheur" de plaider contre Goebbels
qui accusait les français de l'avoir maltraité lors de l'occupation
de la Ruhr, en 1923, et d'être responsables de son pied-bot, "tare"
inacceptable pour un représentant de la "race supérieure".
Son père disposant de preuves irréfutables, eut aussi le
malheur de gagner le procès. Dès cet instant, les brimades,
les violences allant jusqu'à la torture ne cessèrent plus
à l'encontre de sa famille qui dut s'exiler en France, à
Paris d'abord, son père y anima une librairie antinazie, humaniste.
Mais les nazis envahirent la France. Il fallut fuir vers le Sud-Ouest,
vers Toulouse où Léo paricipa activement à la Résistance
dans le cadre d'une organisation allemande, le "Travail Allemand",
née au camp du Vernet, et basée à Toulouse. Il réussit
à se faire embaucher par la Transport-Kommandantur, établie
en face de la gare Matabiau de Toulouse, et il put ainsi donner de nombreux
renseignements à la Résistance française concernant
les déplacements des nazis, sauver des vies. Dénoncé,
il dut se cacher à Castres où il entreprit une action très
risquée auprès des soldats allemands cantonnés dans
cette ville; arrêté en 1944, encourant la peine de mort pour
plusieurs chefs d'inculpation, il ne dut son salut qu'à un miracle.
En effet, le président du tribunal nazi de Toulouse, l'estimant
trop dangereux, trop important pour être jugé sur place,
décida de la faire transférer à Paris où une
instance judiciaire nazie d'importance nationale déciderait de
son sort, scellé d'avance. Il fut libéré par la résistance
de Corrèze qui attaqua le train où il se trouvait en gare
d'Allassac. Léo Gerhard finit la guerre aux côtés
des résistants du Massif Central.
En égrénant ses souvenirs,
il a fait prendre conscience à beaucoup qu'allemand n'éatit
pas synonyme de nazi. Faut-il rappeler la part prise par de nombreux allemands
antinazis à la résistance locale, qu'il s'agisse de Karl
Matiszyk, chef du maquis international de Grésigne, de Dora Shaul
internée puis évadée du camp de Brens avant de s'introduire
dans les services postaux de la Wehrmacht de Lyon où officiait
le sinistre Barbie, ou enfin de Josef Wagner. Ce dernier, connu des gaillacois,
avait été élu communiste en 1932 en Allemagne. Dès
l'avènement d'Hitler en janvier 1933, il se réfugia en Sarre
avant le rattachement de celle-ci à l'Allemagne en 1935, puis en
France. Arrêté par les autorités de Vichy en application
de l'article 19 de la convention d'armistice de 1940, il fut interné
à la prison de Castres puis livré aux nazis qui le décapitèrent
à la hache à Berlin.
Narrateur hors pair, maniant la langue de Voltaire comme peu de français,
Léo Gerhard a soulevé une émotion intense parmi les
jeunes et les moins jeunes. Avec la simplicité de ceux qui n'ont
pas besoin de forcer le trait, avec pudeur, il a promené l'auditoire
dans l'histoire du XX° siècle et a donné à tous,
sans le chercher, une leçon de dignité, de courage, d'optimisme,
de joie et de foi en l'avenir par son humanisme lumineux et débordant.
Cet homme était, ce jour-là, le plus jeune de toutes les
personnes présentes; c'est peut-être ce qui fut le plus grand
choc pour nous tous.
Un grand merci à l'Association pour Perpétuer le Souvenir
des Internées des Camps de Brens et de Rieucros, pour l'organisation,
dans le cadre des diverses manifestations du salon du livre, d'un moment
d'une telle qualité.
Des enseignants du Lycée de Gaillac
Midi Libre
Revue du Tarn
Gaillac, une Résistance
internationale (2001 - n°184)
L'Association pour Perpétuer le Souvenir des Internées
des Camps de Brens et de Rieucros (mairie 81600 Brens, apsicbr.multimania.com)
s'est impliquée en 2001 dans plusieurs manifestations qui ont mis
en lumière des aspects de la Résistance tarnaise trop méconnus
des tarnais eux-mêmes.
La Résistance espagnole a été l'un
des thêmes abordés lors des Journées sur la Retirada
- c'est-à-dire l'exil des républicains espagnols en France
en 1939 - co-organisées avec l'association de jumelage Caspe -
Gaillac, du 28 au 30 septembre, à Gaillac. Narcisse Falguerra,
Président de l'Amicale des anciens guerilleros (F.F.I.), évoqua
ces remarquables combattants formés par leur exéprience
de la guerre d'Espagne, qui furent très souvent en première
ligne dans les combats pour la libération de la France. Dans son
livre "Guerilleros en Terre de France. Les Républicains espagnols
dans la Résistance française" (Ed. Le temps des cerises),
le conférencier met en lumière le rôle de premier
plan joué par Gaillac pour la Résistance espagnole de l'ensemble
de la zone Sud (31 départements). En effet, à partir d'août
1943, Gaillac devient le siège (rue de la Madeleine) de l'Etat-Major
du XIV° corps de guerilleros, qui se transforme, en mai 1944, en "Agrupaciòn
de guerilleros españoles". Le bureau de tabac de Mme Claudin
(rue Portal) est le siège de la 4° division, composée
des 1° (Pyérénées Orientales), 5° (Aude),
7° (Tarn), 9° (Aveyron) et 11° (Hérault) brigades.
Au-delà de l'engagement de très
nombreux juifs dans la Résistance (tels René Cassin, Marc
Bloch, Serge Ravanel ou Georges Charpak), il y eut en France et particulièrement
dans le Tarn, une Résistance spécifiquement juive. La Compagnie
Marc Haguenau, rattachée aux Maquis de Vabre et de Lacaune, et
la Compagnie Trumpeldor, rattachée au Corps Franc de la Montagne
Noire, qui ont été les plus importants Maquis juifs de France,
ont été évoquées par des communications très
intéressantes d'historiens et d'acteurs de cette Résistance,
lors du colloque "Juifs et non-juifs dans le Tarn pendant la Seconde
guerre mondiale" organisé par l'association "Amitiés
Judéo Lacaunaises" les 15 et 16 septembre à Lacaune.
En attendant la parution des actes de ce colloque, le lecteur peut retrouver,
entre autres, l'essentiel des interventions de Valérie Pietravalle-Ermosilla
et Jacques Lazarus dans l'excellent ouvrage collectif coordonné
par Monique Lise Cohen et Jean-Louis Dufour, "Les juifs dans la Résistance"
(éditions Tirésias).
De toutes les formes de résistance, la Résistance
allemande est généralement la plus méconnue, et pourtant,
elle a bel et bien existé. Ainsi le maquis Montaigne en Lozère
qui fut composé essentiellement d'allemands antifascistes ayant
combattu en Espagne dans les brigades internationales. Ainsi Karl Matiszyk
qui fut le chef d'un maquis international basé en forêt de
Grésigne et dépendant du Groupe Vendôme. Ainsi Dora
Shaul qui, après son évasion du camp de Brens, rejoignit
Lyon où elle s'engagea dans les services postaux de la Wehrmacht
pour communiquer, à la Résistance française, les
mouvements de troupes de l'armée allemande et l'organigramme de
la Gestapo de Barbie. Cependant sa manifestation la plus importante en
France, le "Travail Allemand" qui compta qui compta un millier
de résistants, a été créé dans la région
entre le camp du Vernet et Toulouse. D'ailleurs, quand la cache de Toulouse
sera découverte, le siège de l'organisation sera provisoirement
transféré à Gaillac chez des résistants allemands,
Helena et Josef Wagner. Les principaux objectifs du "Travail Allemand"
étaient d'inciter les soldats allemands à déserter
et d'infiltrer l'armée et d'autres institutions allemandes en France
pour obtenir des renseignements précieux pour la Résistance
française. A deux reprises cette année, notre association
a rendu hommage à cette résistance particulièrement
héroïque. Tout d'abord, le 31 mars à Gaillac, lors
de la fête des Droits de l'Homme, dont le thème historique
lui était consacré sous la forme d'une conférence
- débat, avec l'historien Claude Delpla, auteur d'un article hors-série
de la Revue des Sciences Politiques coédité par le Goethe-Institut
et l'Institut des Sciences (le 5 octobre) organisée en partenariat
avec les municipalités de Gaillac et de Toulouse autour de Gerhard
Leo, un ancien résistant allemand, membre du "Travail Allemand",
qui a risqué sa vie à Toulouse puis à Castres. Il
a relaté son expérience dans son livre "Un allemand
dans la Résistance. Le train pour Toulouse" (Ed. Tirésias).
Après cet ensemble de manifestations, les
tarnais ne devraient plus avoir d'excuses de méconnaître
ces formes de résistance où se mêlèrent, si
singulièrement dans notre département, l'Histoire universelle
et l'Histoire locale.
Rémi Demonsant.
Références bibliographiques et petits papiers
Livres et publications
Préface du livre
de Mechtild Gilzmer
écrite par Michel Del Castillo (auteur de "Tanguy")
Dans le cas de Rieucros et de ces camps dits "de
la honte" disséminés sur tout le territoire, dans cet
univers de barraquements et de clôtures, l'ambiguïté
se poursuit avec leur origine, régulièrement attribuée
au régime de Vichy, allégation inexacte mais pas davantage
innocente car, en rejetant sur Pétain la responsabilité
de cet univers, on lave la République de la honte qu'on feint d'admettre
par ailleurs. J'ai commencé par invoquer Sciascia parce que l'effort
de lucidité me semble le devoir premier de l'écrivain qui,
connaissant la valeur pleinement humaine des mots, trahit sa vocation
chaque fois qu'il accepte de trahir la langue. Qu'on le veuille ou non,
la sémantique renvoie inéluctablement à la politique,
espace géographique, économique, culturel, linguistique.
Rejeter la honte sur Vichy, territoire impur, illégitime sinon
illégal, n'est pas plus innocent que de refuser la terminologie
exacte "camp de concentration". Dans les deux cas, la dénégation
et le déplacement cachent un terme manquant, univers concentrationnaire
soviétique, arbitraire et xénophobie républicains.
Quand je rappelle que le décret autorisant l'internement des "étrangers
indésirables" fut pris par Daladier et signé, dès
1938 - plus d'un an avant la déclaration de guerre - par Albert
Lebrun, président de la République, je me heurte à
la même incrédulité, teintée d'un vague malaise.
Ceux qui, dès le lendemain de la guerre, se sont posé la
question "comment la France républicaine a-t-elle pu admettre
que, sans autre forme de procès, des dizaines de milliers d'étrangers
réfugiés sur son sol aient pu être arrêtés,
jetés en prison, internés dans des camps avant d'être
livrés aux nazis ?", ceux-là trébuchent sur
les mots - toujours eux ! Toute crime d'Etat se prépare par l'emploi
d'un jargon. La création de ces camps n'échappe pas à
la règle : au départ, on a la xénophobie, répandue
dans de larges couches de la population française; de ces étrangers
méprisés et détestés, il faut faire des coupables.
"Indésirables, susceptibles de porter atteinte à la
sécurité publique", cette terminologie floue suggère
une délinquance menaçante et, dans le cas des femmes - Mechtild
Gilzmer insiste sur ce point -, des débauches obscures, la prostitution,
les maladies vénériennes. Si quelqu'un doute que ce brouillard
du langage administratif cache une intention, il lui suffit, dans le cas
de Rieucros, de suivre l'administration pénitentiaire dans son
itinéraire de ruse : enfermées après leur arrestation
à la prison de la Petite-Roquette, les étrangères
seront transférées à Mende avec un groupe de détenues
de droit commun, ce qui permettra de présenter ces malheureuses
comme étant des "femmes de mauvaise vie". "Et nous
l'avons cru !" s'écriait devant moi le préfet nommé
à la Libération, lequel ajoutait d'un ton d'accablement
: "Ce fut notre honte à tous."
Pourquoi ces hommes auraient-ils conçu des soupçons alors
que, dans leur imprécision, les mots rappelaient insidieusement
l'image de la rouge, de la pétroleuse qui, par des associations
mécaniques, évoquait aussitôt la putain et la voleuse
? La ruse ne marchait pas toujours; certains, rares, ne se laissèrent
pas abuser. Ainsi du maire de Mende, M. Bourillon, mort en déportation,
qui, dès la création du camp de Rieucros et l'arrivée
des premiers convois, tenta par tous les moyens de secourir ces femmes.
En cette matière, le nombre importe peu : une conscience suffit
à dénoncer le mensonge.
Dépliants de manifestations
LA RETIRADA (28-30/09/01)
Journées consacrées à l'exil
des républicains espagnols, organisées par l'association
CASPE-GAILLAC et notre association, en collaboration avec l'association
"Les 400 coups", le T.A.G., le Cinéma Nouvel Olympia,
l'E.N.M.D.T., à la salle de spectacles de Gaillac et au cinéma
Nouvel Olympia.
Vendredi 28 septembre
. 9h-12h, 14h-17h : Exposition (à la
salle de spectacles) avec Panneaux, affiches et journaux sur la guerre
d'Espagne et l'Exil (prêtée par l'Association des Anciens
Combattants et Victimes de la Guerre d'Espagne).
. 18h : Vernissage, en présence de Narcisse Falguera (président
de l'amicale des anciens guerilleros), José Ramos, et de nombreuses
personnalités.
. 20h30 : Film et débat (à la salle de spectacles) Documentaire
sur la guerre d'Espagne suivi d'un débat animé par Bruno
Vargas, maître de conférence à l'Université
d'Avignon - entrée libre
Samedi 29 septembre
. 9h - 12h : Exposition (à la salle de spectacles) avec Panneaux,
affiches et journaux sur la guerre d'Espagne et l'Exil
. 15h (cinéma Nouvel Olympia) LAND and FREEDOM, un film de Ken
Loach, suivi d'un débat animé par Jean-Pierre Amalric,
professeur d'histoire à l'U.T.M.
. 21h (salle de spectacles) CONCERT - chansons populaires espagnoles,
avec Vicente Pradal, Gilbert Clamens, Servane Solana - prix des places
100F / 80F aux adhérents.
Dimanche 30 septembre
. 9h - 12h : Exposition (à la salle de spectacles) avec Panneaux,
affiches et journaux sur la guerre d'Espagne et l'Exil
. 15h : Conférences débat sur "l'accueil dans les
camps de la plage et autres camps de la honte", par Marie-Claude
Rafaneau-Boj, ainsi que "Engagement des guerilleros espagnols
dans la Résistance", par Narcisse Falguera et René
Coutellier (dit Commandant Soleil)
. 19h30 (salle des spectacles) repas (assiette de charcuterie,
coq au vin, riz pilaf, croustade aux pommes, vins, café) sur réservation
80 F.
Inscriptions et réservations : auprès du
T.A.G. (05.63.57.51.74), ou de nous pour le tarif adhérent.
ATHANOR (7-26/11/00)
Malgré le regard lucide porté depuis la
dernière décennie sur les complicités actives du
régime de Vichy avec le régime hitlérien, aujourd'hui
encore, dans l'opinion publique française, perdure une certaine
amnésie à l'endroit des crimes de Vichy et en particulier
de ses camps de concentration. Peu, même dans le Tran, se souviennent
encore des camps de Brens et de St Sulpice. Et pourtant près de
6000 êtres humains y furent arbitrairement internés pendant
la 2° Guerre Mondiale.
du mardi 7 au dimanche 26 novembre : Après
l'exposition "Le masque de la barbarie" en janvier 2000, l'Athanor
propose une éloquente exposition retraçant en 7 panneaux
et 2 vitrines la vie quotidienne et la culture dans deux camps d'internement
de femmes : Rieucros et Brens (1939-1944)... pour ne jamais oublier.(vernissage
vendredi 10 nov 19h30 en présence de Georges Charpak).
le mardi 7 nov. 20h30, salle Arcé
:film vidéo "camps de femmes"
de Rolande Trempé, séance suivie
d'un débat animé par Mme R. Trempé, D. Fabre, A.
Bettini .
le vendredi 10 nov. 18h, à l'Athanor- PAROLES
d'INTERNEES
Cette exposition sera accompagnée de "Paroles d'internées",
une lecture de textes écrits par des femmes internées aux
camps de Rieucros et de Brens pendant ou après leur internement,
lues par les membres de l'Association "Rideau rouge". Bernard
Garcia, professeur à l'Ecole Nationale de Musique et Danse de Tarn,
Philippe Franjac, chanteur de rue et les élèves de l'ENMDT
interprèteront des chants et des compositions illustrant cette
lecture.
le vendredi 24 nov 18h, à l'Athanor : conférence
Mechtild Gilzmer - Michel Del Castillo
Une conférence de Mechtild Gilzmer, historienne et auteur du
livre "Camps d'internement de femmes dans le Sud de la France : Rieucros
et Brens 1939 - 1944" (éditions autrement), viendra apporter
plus de précisions sur la vie culturelle des ces femmes arbitrairement
internées.
le vendredi 24 nov. 21h, à l'Athanor -
cabaret Berlinois (Olivier Desbordes)
Ce spectacle, mis en scène par Olivier Desbordes et recréant
l'ambiance intimiste chère à la tradition populaire berlinoise
(petites tables éclairées de bougies et nombre volontairement
limité de spectateurs), intègre les chansons composées
dans les camps par des femmes internées à Rieucros et Brens
: Steffi Spira (originaire de Vienne), Marina Strasde (de Riga) et Gertrud
Rast (de Hambourg).
le samedi 25 nov. 15h - Présentation
et signature du livre de Mme Gilzmer, "Camps d'internement de
femmes dans le Sud de la France : Rieucros et Brens, 1939-1944" (édtions
Autrement), en présence de Michel Del Castillo, interné
enfant à Rieucros, qui a préfacé la traduction française
du livre.
Fête des Droits de
l'Homme (31/3/01)
Gaillac - salle des fêtes - samedi 31/3/01 de 10
à 24h - entrée libre
Organisateurs : Amnesty International, Ligue des droits
de l'homme, MRAP (mouvement contre le racisme et pour l'amitié
entre les peuples), TARAF (Tarn antiracisme antifascisme), association
de défense des victimes de l'amiante, association du camp de Brens.
Avec l'appui de : mairie de Gaillac, FAS, Crédit Mutuel,
Confédération paysanne, Goethe Institut de Toulouse.
Expositions :
. Racisme au microscope - cité des sciences
. Les droits de l'enfant - UNICEF
. La torture dans le monde - Amnesty International
. L'art du mélange, visages en 3 couleurs - Jean-Claude Egidio
Stands des associations de défense des droits
de l'homme
Ligue des droits de l'homme, MRAP, TARAF, MAN, COT, ATTAC, Amnesty
International, association des victiles de l'amiante, Solidarité,
ACAT, CCFD, SolFA, Caspe-Gaillac, Appel des Cent, Collectif Tchétchénie,
AJET, Association du camp de Brens, ...
Après-midi
. 14h30 : transmettre la mémoire
: des allemands antifascistes dans le Gaillacois, pendant la 2° guerre
mondiale. Conférence et débat animés par l'historien
Claude Delpla. Témoignages : Renée Mège, Angelita
Bettini, François et Martin Arnal.
. 17h00 - théâtre : Héraclès et la convention
des droits de l'enfant. La "formation désabusée",
avec NoorJahan Nazir, Oliver Vendreminetto.
. 18h00 - droits de l'enfant : travail des enfants - tourisme sexuel
: la dignité bafouée, avec Martine Brousse, de l'association
"La voix de l'enfant".
En soirée
. A partir de 20h15 - buffet : produits fermiers de la ferme
de "Bois Moisset" et des producteurs de cochons noirs de Vaour.
. A partir de 21h00 - Animations musicales : philharmonique
de Gaillac, association M'ADAMS (percussions et danses africaines), Philippe
Franjac, PIESSOTO (pop rock), Hein et Oss Kröher (récital
de chants antifascistes allemands, espagnols, italiens, français,
... avec le soutien du Goethe Institut de Toulouse).
Quelques sites et adresses sur Internet
camp de Rieucros : www.camp-rieucros.com
camps oubliés de la seconde guerre mondiale : campsoublies.by.net
A.D.I.R. (déportés, internés, résistants) : adir
Ressources documentaires sur le génocide nazi et sa négation : anti-rev
Mémoire vive ... pour entretenir et ne jamais oublier le passé
: memoirevive
Camp de gurs : gurs.free.fr
22/10/1940 : neuf trains amenèrent 6538 déportés
des Pays de Bade et de Sarre vers les camps du Sud de la France - par
Jean-François
Mavel
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